Préservation de la fertilité en oncologie pédiatrique
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Il peut être bouleversant d’apprendre le diagnostic de cancer de son enfant. Comme le traitement contre le cancer peut avoir des répercussions sur la fertilité de votre enfant (sa capacité à procréer) une fois adulte, il vaut mieux s’informer tôt au sujet de la préservation de la fertilité.
Nous savons que cette période peut être stressante, car vous serez préoccupé par la santé de votre enfant et vous en apprendrez davantage sur le traitement. C’est pourquoi nous avons préparé une liste des possibilités qui s’offrent à vous en matière de préservation de la fertilité. Vous la trouverez ci-dessous. Envisagez de demander au médecin de votre enfant laquelle de ces options lui conviendrait le mieux.
Comprendre le risque d’infertilité
Certains traitements contre le cancer peuvent exposer votre enfant à un risque d’infertilité. Le tableau ci-dessous détaille le risque d’infertilité associé à ces différents traitements :
Risque élevé |
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Risque moyen |
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Faible risque |
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Très faible risque ou sans risque |
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Risque inconnu |
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Découvrir les possibilités en matière de préservation de la fertilité
- Les filles qui n’ont pas encore atteint la puberté ont la possibilité de mettre en banque du tissu ovarien.
- Les filles qui sont arrivées à la puberté, qui désirent et peuvent se soumettre à la stimulation ovarienne ont la possibilité de mettre en banque des ovules.
- Les filles qui ont atteint la puberté, mais qui ne désirent ou ne peuvent pas se soumettre à la stimulation ovarienne ont la possibilité de mettre en banque du tissu ovarien.
Veuillez prendre note que la mise en banque de tissu ovarien n’est pas une possibilité si vous ou votre enfant êtes à un haut risque de métastases ovariennes (propagation du cancer). La mise en banque de tissu ovarien est expérimentale et n’est effectuée que dans le cadre d’une étude clinique approuvée par un comité d’examen institutionnel.
Suppression ovarienne |
Les ovaires sont de petites glandes ovales situées de chaque côté de l’utérus. Le travail des ovaires est de produire, d’entreposer et de relâcher des ovules en vue de la grossesse. Les ovaires produisent aussi des hormones qui contrôlent vos menstruations ou vos règles. Pendant la suppression des ovaires, les tâches des ovaires sont temporairement interrompues au cours de votre traitement anticancéreux. Elle consiste à injecter des médicaments tous les 1 à 3 mois pendant la chimiothérapie ou la radiothérapie. Bien qu’il n’y ait pas beaucoup de données sur cette méthode chez les jeunes patientes, la suppression ovarienne peut aider à arrêter les menstruations d’une personne pendant son traitement contre le cancer et contribuer à réduire le risque de récidive du cancer. Les effets secondaires de ce traitement s’apparentent aux symptômes de la ménopause et peuvent notamment comprendre des bouffées de chaleur et des sautes d’humeur. Ces symptômes sont moins communs chez les jeunes patientes, et un médecin peut offrir le soutien et les directives nécessaires pour contrôler ces effets secondaires lorsqu’ils surviennent. |
Prélèvement et entreposage des ovules |
Ce processus consiste à effectuer une stimulation ovarienne afin de produire plusieurs follicules ovariens (sacs qui protègent l’ovule en développement) en un seul cycle. Cela se fait à l’aide de médicaments injectables à base d’hormones. L’échographie permet de surveiller la croissance de ces follicules à partir des ovaires et de choisir le bon moment pour prélever les ovules. Le prélèvement des ovules est effectué sous sédation à l’aide d’une aiguille guidée par échographie dans le vagin et à l’intérieur des follicules, permettant ainsi de recueillir plusieurs ovules en un seul prélèvement. Les ovules recueillis sont ensuite congelés et entreposés jusqu’au moment où la patiente veut devenir enceinte. En général, chaque cycle de prélèvement d’ovules dure environ de 2 à 4 semaines et pour chaque ovule, les chances qu’un enfant vienne au monde en santé sont de 5 à 10 %. Les effets secondaires des médicaments utilisés pour stimuler les ovaires comprennent la nausée, le ballonnement et des sautes d’humeur. Les ovules peuvent être conservés indéfiniment après leur prélèvement. |
Cryopréservation de tissu ovarien |
Ce processus consiste à effectuer une chirurgie laparoscopique afin d’enlever un ovaire. Pour ce faire, il faut pratiquer 3 à 5 petites incisions dans le ventre et y insérer une caméra afin de voir le tissu ovarien à enlever. Ce tissu est alors congelé et conservé avant le début du traitement contre le cancer. Lorsque la patiente est prête à devenir enceinte, une autre chirurgie est effectuée afin de transplanter le tissu à son endroit d’origine. La préservation des tissus ovariens est recommandée à celles qui n’ont pas encore atteint la puberté ou à celles qui ne peuvent pas se soumettre à la stimulation ovarienne en vue du prélèvement des ovules. Des études démontrent que cette méthode permet de mener une grossesse à terme dans 30 % des cas. Les risques associés à cette procédure sont ceux de la chirurgie et de l’anesthésie générale. Ce processus exige un renvoi à l’hôpital pour enfants Sainte-Justine à Montréal. |
Les choix qui s’offrent aux filles en traitement de radiothérapie sont la transposition ovarienne et la protection contre la radiation.
Coûts liés à la préservation de la fertilité
Le coût de la cryopréservation du tissu ovarien à l’Hôpital Sainte-Justine est de 2 500 $ et n’est pas couvert par le Régime d’assurance-santé de l’Ontario (RASO).
Le coût des médicaments utilisés pour la congélation des ovules au Centre de fertilité d’Ottawa n’est pas couvert par le RASO. Il devra donc être couvert par l’assurance d’un des parents ou un programme d’accès pour des raisons humanitaires comme Serono et Fertile Future.
L’entreposage des ovules est gratuit pour la première année. Il faut ensuite débourser 500 $ par année.
Menstruations pendant le traitement de fertilité
Certaines personnes cessent d’avoir leurs menstruations pendant leur traitement contre le cancer. D’autres ont des saignements menstruels abondants ou irréguliers. Cela peut poser problème aux patientes en chimiothérapie, puisque ce traitement les expose à un plus grand risque d’anémie, un problème de santé qui doit être examiné par un médecin.
Si vous (ou votre enfant) remarquez des changements importants dans la fréquence et la durée de son cycle menstruel au cours du traitement du cancer, faites part de vos inquiétudes à un gynécologue ou à un oncologue. Si votre enfant éprouve toujours des problèmes après le traitement, parlez-en à son médecin.
Santé sexuelle pendant le traitement contre le cancer
Si votre enfant reçoit un traitement contre le cancer, il est important de mentionner à son médecin s’il est actif sexuellement. Certains médicaments contre le cancer ont des effets tératogènes, c’est-à-dire qu’ils peuvent causer des fausses couches et des anomalies congénitales. Il est primordial d’utiliser une méthode de contraception efficace pendant le traitement du cancer. Il existe diverses méthodes de contraception, et les parents devraient collaborer avec leur enfant et son médecin afin de choisir celle qui convient.
Les personnes actives sexuellement devraient également utiliser une méthode contraceptive de barrière, comme les condoms, afin de prévenir les infections transmises sexuellement, car celles-ci peuvent être encore plus dangereuses si vous êtes immunodéprimé en raison de votre traitement contre le cancer.