La réalité virtuelle étudiée pour aider à gérer l'anxiété pendant les injections
Dans le cadre d’une étude multisite sur les avantages de la réalité virtuelle (RV) à titre d’outil de distraction, le CHEO élargit son utilisation de la réalité virtuelle (RV) afin d’aider les enfants et les jeunes atteints de paralysie cérébrale qui éprouvent de l’anxiété lorsqu’elles et ils reçoivent des médicaments par administration intramusculaire.
Les enfants atteints de paralysie cérébrale, l’incapacité motrice la plus courante chez l’enfant, ont un tonus musculaire supérieur à la normale. L’une des méthodes de traitement est l’injection de toxine botulinique, aussi connue sous le nom de botox, qui fait relâcher les muscles.
Les enfants n’aiment pas toujours les aiguilles et ce traitement peut nécessiter un recours à la sédation, qui peut entraîner des effets secondaires et causer davantage de peur et d’anxiété, selon la Dre Hana Alazem, une spécialiste de la réadaptation pédiatrique du CHEO.
Pour ses patientes et patients, cette expérience devient un souvenir indélébile. Alazem et son équipe veulent la changer.
En collaboration avec la boursière du CHEO, Dre Hedva Chiu, et la radiologue interventionnelle, Dre Gali Shapria, l’équipe d’Alazem mène une étude avec les collègues du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine et de l’Hôpital Shriners pour enfants à Montréal.
L’étude analyse comment le fait de jouer à un jeu avec un casque de RV peut aider à distraire les patientes et patients et à rendre l’expérience plus positive. Au CHEO, il s’agit d’une collaboration entre les équipes de développement et de réadaptation et d’imagerie médicale.
Après plusieurs rendez-vous, le taux de réussite est de 100 %. Cette donnée comprend le rendez-vous pour une injection de toxine botulinique de Keira Reaney, âgée de 12 ans.
Keira était âgée de 15 mois lorsqu’elle a contracté une méningite à pneumocoques, qui a entraîné plusieurs accidents vasculaires cérébraux.
« Elle est retournée à la case zéro… les accidents vasculaires cérébraux ont pratiquement tout affecté, sauf la volonté de son corps à respirer de lui-même (bien qu’elle ait eu besoin d’une trachéotomie), son rythme cardiaque, la capacité de son corps à faire circuler l’air et sa personnalité, ce qui est le plus beau des cadeaux », a déclaré sa mère, Emma Reaney.
Keira a passé beaucoup de temps au CHEO, notamment à la garderie et à l’École du CHEO jusqu’à la deuxième année, alors qu’elle poursuit sa réadaptation.
Sa mère la décrit comme une source de joie qui attire les gens. Toutefois, la sédation lors des rendez-vous précédents rendait Keira nerveuse, ensommeillée et grincheuse. Le casque de RV pourrait être une solution efficace à long terme, dit Emma, car les injections font partie du plan de traitement de Keira.
Avant l’injection, Keira a manifesté de l’hésitation, étant donné que le casque de RV était nouveau et étrange. Ses parents étaient également inquiets, puisque le jeu de RV comprenait le tir de monstres, qui peut enthousiasmer les patientes et patients. L’enthousiasme peut déclencher la dystonie de Keira, un trouble moteur qui entraîne des contractions musculaires.
Cependant, elle a utilisé le casque de RV et elle a quitté la clinique avec un sourire au visage. C’était un rappel de la capacité de Keira à relever de nouveaux défis.
« Je pense que Keira est beaucoup sous-estimée, a affirmé Emma. Vous ne devriez jamais sous-estimer un enfant. »
Emma a déclaré que le casque de RV a normalisé l’expérience, la faisant passer d’une situation semblable à la chirurgie à une procédure, ce qui rend les injections moins invasives et perturbatrices pour Keira et sa famille.
Cette étude a testé l’utilisation de la RV sur des enfants âgés de huit ans qui reçoivent des injections de toxine botulinique.
Pour les équipes médicales du CHEO, ce type de traitement n’est pas offert à toutes les patientes et tous les patients atteints de paralysie cérébrale. Il s’agit d’un traitement plus invasif qui prend plusieurs jours pour avoir un effet.
Alazem a affirmé que les médecins cliniciennes et cliniciens se rassemblent pour décider de quel type de soins bénéficieraient les patientes et patients dans leur cheminement pour atteindre leur objectif de réadaptation respectif.
Les injections sont importantes pour des patientes et patients comme Keira. Le casque de RV lui permet, ainsi qu’aux autres patientes et patients, de recevoir le traitement tout en améliorant leur souvenir de l’expérience.
Ce travail combine la recherche et les soins cliniques et il deviendra bientôt une partie importante du nouveau centre de traitement intégré du CHEO, dont la construction commencera en 2025.