La croisade d’une femme pour avoir un hôpital pour enfants à Ottawa
Barbara Mair dit qu’elle n’a jamais eu peur de se battre pour ce qui lui tient à cœur.
C’est pourquoi, en tant que présidente des services auxiliaires bénévoles du CHEO dans les années 1960, elle a aidé à diriger un groupe de femmes qui ont refusé de baisser les bras lorsque des détracteurs affirmaient qu’Ottawa n’avait pas besoin d’un hôpital pour enfants.
Ils prétendaient que les hôpitaux pour adultes d’Ottawa avaient l’espace et l’expertise nécessaires pour traiter les enfants, et que l’argent serait mieux investi ailleurs.
« Les femmes de la communauté n’étaient pas du même avis », explique Mme Mair.
« Nous avons passé de nombreuses années à convaincre les gens que les enfants devaient être traités différemment et avoir du matériel différent, qui n’était pas disponible à l’hôpital que nous avions à l’époque. »
Cet enjeu la touchait personnellement. La fille de Mme Mair est née en 1959 avec le spina-bifida, puis elle est décédée à l’âge de deux mois seulement. Les choses auraient pu être différentes s’il y avait eu un hôpital pour enfants.
Dans les années 1960 et au début des années 1970, les mères et les grands-mères organisaient des collectes de fonds, petites ou grandes, et sensibilisaient les gens à l’importance d’un hôpital pour enfants. Un candidat à la mairie, Don Reid, a alors inscrit la question dans son programme électoral, puis il a remporté les élections.
Après quelques échanges avec le gouvernement de l’Ontario, un hôpital pour enfants à Ottawa a été approuvé.
« Nous étions persuadées que ça allait se produire, malgré ce que certaines personnes en pensaient », affirme Mme Mair.
Finalement, Mme Mair était présente à l’ouverture de l’hôpital, le 17 mai 1974. En plus de diriger les services auxiliaires, elle a été membre du tout premier conseil d’administration du CHEO et a fait partie des comités responsables des cérémonies de construction et d’ouverture.
Elle se souvient de la première liste d’invités à la cérémonie d’ouverture. C’était une « belle liste », dit-elle, des politiciens et des personnes importantes dans la région, mais un grand oubli : pas une seule femme n’avait été invitée.
(Image des Archives de la ville d'Ottawa)
«Compte tenu du fait que l’hôpital existe en raison du travail des femmes, je leur ai dit très clairement que c’était inacceptable », ajoute-t-elle.
En fin de compte, ils ont daigné accepter la présence symbolique d’une seule femme, moi. »
À l’occasion de la célébration du 50e anniversaire de l’hôpital, le 17 mai 2024, Mme Mair a déclaré qu’elle était plus que fière « que tout notre travail ait porté ses fruits ».
Elle a également fait l’éloge de la recherche et des soins de renommée mondiale qui se font maintenant au CHEO grâce aux membres du personnel et du personnel médical, aux personnes apprenantes et aux bénévoles, ainsi qu’au travail de la Fondation du CHEO et de l’Institut de recherche du CHEO.
« Nous avions une position tellement controversée; c’est tout simplement incroyable de voir nos rêves se réaliser ainsi », a-t-elle dit.
« Cela dépasse largement tout ce que nous avions imaginé. »