Une communauté de pratique en recherche infirmière florissante au CHEO
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Une recherche dirigée par des infirmières et infirmiers confirme des méthodes d’alimentation sécuritaires pour les mères qui ont pris des ISRS pendant la grossesse
De nouvelles conclusions confirment que les mères qui ont pris des inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS) pendant leur grossesse peuvent choisir en toute sécurité leur méthode d’alimentation préférée sans incidence sur la probabilité que le nouveau-né souffre de symptômes de sevrage à ce médicament.
Bien qu’un petit pourcentage de nouveau-nés souffrent de sevrage après la naissance, des symptômes comme l’agitation, la nervosité, les pleurs, des problèmes d’alimentation et des problèmes de sommeil peuvent survenir. Ces symptômes ont tendance à se résorber en quelques jours sans qu’une intervention médicale soit nécessaire.
Dans le cadre de cette étude, dirigée par Christina Cantin, chercheuse en sciences infirmières à l’Institut de recherche du CHEO, on a comparé les diagnostics de sevrage chez les nouveau-nés allaités par rapport aux diagnostics chez les nouveau-nés nourris au lait maternisé, en examinant si la méthode d’alimentation avait une incidence sur le sevrage ou le transfert vers une unité de soins intensifs néonatals (UNSI).
Les résultats ont montré qu’aucune des méthodes d’alimentation n’augmentait le risque de sevrage, ce qui fait en sorte que ces deux options sont sécuritaires pour les nouvelles mères, à condition que le bébé fasse l’objet d’un suivi adéquat. L’étude a également montré que le risque de transfert à une UNSI chez les nouveau-nés allaités était possiblement moins élevé.
« Pendant la grossesse, il est essentiel que nous soutenions non seulement la santé physique d’une mère, mais aussi sa santé mentale. « Le bien-être des mères est essentiel à leur propre santé et à la croissance et au développement d’enfants en bonne santé », a déclaré Mme Cantin. « Les femmes enceintes s’inquiètent des effets négatifs que la prise de médicaments peut avoir. Ces résultats nous montrent que l’on devrait encourager les mères à continuer de prendre leurs médicaments pendant la grossesse et les rassurer dans leur choix de la méthode d’alimentation qu’elles préfèrent, en sachant qu’avec un suivi approprié, ce choix n’aura pas d’incidence sur la probabilité que leur nouveau-né souffre de sevrage aux ISRS. »
Les troubles anxieux et de l’humeur constituent la complication de grossesse la plus courante, touchant environ une femme sur cinq. Les ISRS sont le médicament antidépresseur le plus utilisé par les femmes enceintes. La recherche sur la santé mentale maternelle est essentielle pour que les prestataires de soins médicaux et les parents soient mieux informés sur les sujets de la grossesse, de la parentalité et des problèmes de santé mentale.
Une communauté de pratique en recherche infirmière florissante au CHEO
Mme Cantin fait partie de la communauté de pratique en recherche infirmière au CHEO, qui est en voie de devenir le premier centre de recherche en sciences infirmières du CHEO dans le cadre d’une collaboration entre le CHEO et l’Institut de recherche du CHEO. Ce centre de recherche en sciences infirmières sera un carrefour pour la recherche dirigée par des infirmières et infirmiers, qui permettra à ces personnes de faire du réseautage, de présenter des idées novatrices pour la pratique et d’obtenir du soutien pour renforcer leur expertise en recherche.
Il appuie tout le personnel infirmier, expérimenté ou non, en lui offrant du mentorat et des possibilités. L’ensemble des activités conçues se veulent pertinentes et fondées sur les meilleures pratiques cliniques en soins infirmiers et la prestation de services au CHEO.
En intégrant la recherche dans leurs tâches cliniques, de direction et d’éducation, les membres du personnel infirmier du CHEO peuvent contribuer aux connaissances propres à une discipline, appliquer ces connaissances dans la prestation de soins et avoir une carrière enrichissante. À l’heure actuelle, le réseau compte plus de 250 membres, notamment des infirmières et infirmiers praticiens, des infirmières et infirmiers de pratique avancée, des prestataires de formation, des chercheuses et chercheurs ainsi que des personnes en poste de direction.
Mme Rochelle Einboden, scientifique à l’Institut de recherche du CHEO, titulaire de la chaire de recherche du CHEO sur les soins infirmiers pour les enfants, les jeunes et leur famille, et professeure agrégée à l’École des sciences infirmières de l’Université d’Ottawa, a mis sur pied la communauté de pratique en recherche infirmière en collaboration avec d’autres membres du personnel infirmier du CHEO. La communauté a été créée devant l’intérêt croissant des membres du personnel infirmier à établir des liens, à s’échanger de l’information sur leurs travaux de recherche et leurs intérêts, et à mieux faire connaître la recherche dirigée par des infirmières et infirmiers au CHEO ainsi que les possibilités qu’elle offre. À mesure que la communauté de pratique continue de croître et de prendre de l’ampleur, le centre de recherche en sciences infirmières du CHEO se fera le champion de l’expertise en recherche menée par le personnel infirmier du CHEO.
Ensemble, Mme Einboden, Mme Cantin et bon nombre d’autres membres du personnel infirmier qui mènent des travaux de recherche ou occupent un poste de direction au CHEO offrent maintenant un mentorat officiel pour appuyer le personnel infirmier du CHEO dans tout le continuum de la recherche. Ce mentorat vise, entre autres, la coanimation d’ateliers sur la recherche en soins infirmiers pédiatriques, l’obtention de fonds pour les projets universitaires et la recherche, le soutien au développement de la recherche et l’aide aux activités de diffusion de la recherche pour assurer la transmission des connaissances.
Lancement de la recherche dirigée par des infirmières et infirmiers au CHEO : Quelles sont les prochaines étapes?
Tammy Degiovanni, vice-présidente principale des services cliniques et cheffe des soins infirmiers au CHEO, peut témoigner de la perspicacité, de l’expérience et de la valeur que les infirmières apportent pour trouver des questions de recherche convaincantes et pertinentes, diriger des travaux de recherche percutants et acquérir de nouvelles connaissances propres à une discipline. En collaboration avec le Dr Jason Berman, président-directeur et directeur scientifique de l’Institut de recherche du CHEO et vice-président à la recherche du CHEO, elle est déterminée à élargir la recherche dirigée par des infirmières et infirmiers au CHEO.
« Le CHEO favorise une culture de l’innovation et permet au personnel infirmier de diriger des travaux de recherche révolutionnaire, d’y collaborer et d’y contribuer », a déclaré Mme Degiovanni. « En appuyant notre personnel infirmier dans la création d’un centre de recherche en sciences infirmières, nous améliorons non seulement les pratiques cliniques, mais nous veillons aussi à ce que notre prestation des soins évolue pour suivre les nouvelles connaissances et découvertes fondées sur des données probantes. »
Plusieurs plans sont en marche pour 2025, notamment le lancement d’un nouveau programme de stages en recherche infirmière, l’élargissement de la communauté de pratique en recherche infirmière pour inclure des représentants de chaque domaine clinique et l’organisation d’une conférence sur la recherche infirmière sous le thème du pouvoir de la curiosité infirmière, qui aura lieu en octobre 2025.
Le programme de stages en recherche infirmière recrutera jusqu’à cinq membres du personnel infirmier par année et les aidera à convertir leurs idées en études de recherche importantes sur le plan clinique afin d’améliorer la recherche dirigée par des infirmières et infirmiers ici à l’Institut de recherche du CHEO.
« Il est très important de pouvoir offrir ce programme de stages aux membres du personnel infirmier, car il leur donne les connaissances, les outils et le réseau nécessaires pour transformer les défis actuels de la pratique en questions de recherche afin d’en tirer des renseignements utiles et d’amorcer le processus de résolution de ces problèmes », a déclaré Mme Einboden au sujet du programme qui enseignera aux stagiaires comment mettre en application leur expertise clinique et leur approche réfléchie de la pratique dans la recherche dirigée par des infirmières et infirmiers. « Les membres du personnel infirmier en soins directs sont des courtières et courtiers du savoir pour la recherche contemporaine dans chaque discipline. Ces personnes connaissent les enjeux d’actualité dans la pratique, en plus d’apporter une vision et un savoir-faire précieux qui doivent être représentés dans les connaissances utilisées pour façonner les programmes et la pratique. »
Pour en savoir davantage sur la recherche infirmière au CHEO et à l’Institut de recherche du CHEO, veuillez communiquer avec Christina Cantin à ccantin@cheo.on.ca