Une nouvelle clinique d’IRM utilise la réalité virtuelle afin de raccourcir la liste d’attente
La fille de quatre ans d’Amanda Linton, Adeline, a plusieurs rendez-vous d’IRM au CHEO depuis qu’elle était bébé, et elle a eu besoin d’une anesthésie générale chaque fois.
Cela signifiait prendre une journée de congé pour une intervention qui nécessitait plus de trois heures à l’hôpital. L’intervention elle-même n’est pas facile pour un enfant non plus, car il faut être à jeun, se faire insérer une sonde respiratoire dans les voies respiratoires pendant l’IRM, puis subir les étourdissements causés par les médicaments pendant le rétablissement.
La liste d’attente pour une IRM avec anesthésie générale aurait aussi pu forcer la famille d’attendre plus d’un an pour le dernier examen d’Adeline, tandis qu’ils cherchaient à trouver des réponses à ses problèmes neurologiques.
C’est là que Matt Head, technologue en IRM, entre en scène. Il est à l’origine d’une nouvelle clinique du CHEO qui doit ouvrir à la fin du mois de mars.
M. Head travaille avec les enfants et utilise un outil très important : un casque de réalité virtuelle beaucoup plus agréable que l’anesthésie générale.
Le casque a été créé par la société montréalaise Paperplane Therapeutics, et donne à l’enfant qui le porte l’occasion de prendre le contrôle de son expérience en jouant à des jeux et en obtenant un aperçu de ce à quoi ressemble recevoir une IRM.
Dans un premier temps, la clinique se concentrera sur l’IRM de la tête, qui prend moins de temps, pour les enfants de quatre ans et plus qui ont de la difficulté à subir une IRM sans anesthésie générale, que ce soit en raison de leur âge ou de leur anxiété.
La réalité virtuelle leur permet de visualiser ce qui se passera pendant l’IRM. Le travail de M. Head a commencé sous forme de projet pilote à l’automne 2023 et Adeline a été l’un des premiers enfants à l’essayer.
« Je n’arrive pas à croire que cela a vraiment fonctionné », déclare sa mère, Amanda. « Je ne pensais pas que ce serait possible. »
L’IRM a permis de capturer toutes les images nécessaires du cerveau d’Adeline. Au cours du projet pilote, 17 autres enfants ont également eu une IRM réussie.
« La technologie est un outil que notre personnel du CHEO, soit nos technologues en IRM pédiatrique, utilise pour habiliter ces familles et donner aux enfants la confiance et les compétences nécessaires », explique-t-il.
Le projet pilote a aidé ces enfants à obtenir leurs examens plus tôt, tout en évitant la liste d’attente pour l’anesthésie générale en vue d’une IRM. Ce succès a permis de mettre sur pied la nouvelle clinique novatrice, grâce à un investissement historique de 40,5 millions de dollars que le gouvernement de l’Ontario a accordé au CHEO l’été dernier.
« Ils nous ont simplement donné l’occasion de faire ce que nous faisons le mieux », déclare M. Head à propos du financement, qui a aidé la clinique, entre autres, à acheter le casque de réalité virtuelle.
En plus de cette nouvelle clinique, le CHEO a également ajouté une liste d’annulation à court préavis et un rendez-vous supplémentaire le mercredi pour réduire les temps d’attente.
M. Head explique que les technologues en IRM de la clinique prennent leur temps pendant les rendez-vous individuels d’une heure pour travailler avec l’enfant et sa famille afin d’établir une relation de confiance. Si l’enfant est à l’aise, une période de 30 minutes est fixée pour une IRM la semaine suivante.
« Il n’y a pas de presse. Nous travaillons avec vous. Nous sommes entièrement dévoués à votre enfant et à vous, et nous allons vous offrir la meilleure expérience possible », a-t-il dit.
Amanda Linton a dit qu’Adeline se sentait à l’aise avant et pendant l’IRM de sa tête, qui a duré environ 20 minutes.
« Ils ont fait un excellent travail. Ils lui ont parlé tout au long de l’IRM et ont rendu cette expérience amusante », a-t-elle dit.
Le casque aide à préparer l’enfant, et l’émission de télévision qu’ils peuvent regarder pendant la vraie IRM est la récompense , précise M. Head.