Les communautés autochtones contribuent à façonner un nouveau centre de traitement du CHEO
Le CHEO souligne son engagement auprès des communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis en présentant les différents points de vue de divers partenaires autochtones.
Cet article relate un entretien avec Anita Tenasco, membre de la bande Kitigan Zibi Anishinabeg, à propos du nouveau centre de traitement intégré du CHEO.
Le nouveau centre de traitement intégré du CHEO a engagé des consultations avec des partenaires autochtones, inuits et métis pour veiller à ce que le bâtiment, les espaces et les soins soient accueillants et accessibles pour tout le monde.
Le nouveau centre de traitement, dont l’ouverture est prévue en 2028, améliora les soins et l’accès aux services pour les enfants et les jeunes qui ont des besoins particuliers liés au comportement, au développement et à la santé mentale ou physique. Une passerelle reliera également le centre au bâtiment principal de l’hôpital.
Dans le but de cultiver des relations stables et respectueuses avec les leaders des communautés, des représentantes et représentants du CHEO ont rencontré la Ottawa Aboriginal Coalition et se sont rendus à la réserve des Premières Nations algonquines de Kitigan Zibi et de Pikwakanagan pour s’entretenir avec les leaders de la communauté avant de les inviter à participer à des séances de remue-méninges créatives en ligne et au campus du CHEO sur le chemin Smyth.
Les séances ont été « fort utiles » et le CHEO a « lentement » amorcé le dialogue avec les Premières Nations de manière « consciencieuse et respectueuse », selon Anita Tenasco, qui a pris part aux séances en tant qu’Algonquine anichinabée de la communauté Kitigan Zibi Anishinabeg.
Elle affirme que le CHEO a offert l’occasion aux voix algonquines de « se faire entendre et représenter » dans la conception du nouveau centre de traitement intégré, un bâtiment de 220 000 pieds carrés qui comprendra des cliniques médicales, des salles de traitement, des espaces de soutien aux familles, une école, une prématernelle ainsi qu’un éventail d’espaces cliniques à fonctions multiples.
« Le CHEO est une ressource essentielle pour notre communauté, notre territoire et notre région. Il est important que les membres de la communauté algonquine anichinabée se sentent eux-mêmes et représentés dans les installations. En fait, l’ensemble des enfants et des personnes métis, inuits et des Premières Nations devrait se sentir les bienvenus au CHEO et bénéficier de son soutien », déclare Mme Tenasco.
Parmi les suggestions, mentionnons des salles dont l’infrastructure permet la purification par la fumée, ainsi que des œuvres d’art qui illustrent des traditions culturelles comme le portage chez les Inuits et des personnes vêtues de tenues autochtones traditionnelles, en plus de l’installation d’articles qui semblent être fabriqués de cèdre ou de bouleau.
Les séances ont également fait ressortir l’importance des espaces de rassemblement circulaires et des motifs circulaires sur les planchers et aux plafonds.
Les personnes autochtones qui ont pris part aux séances de mobilisation ont indiqué aux membres du personnel du CHEO que leurs commentaires ne sont pas prescriptifs, car elles sont « respectueuses des contraintes » auxquelles les architectes et l’équipe de conception doivent faire face.
Néanmoins, les commentaires ont eu beaucoup de poids, puisqu’ils provenaient de personnes des deux sexes et de tous âges, notamment de personnes âgées, afin de garantir une perspective équilibrée de la part des Premières Nations, selon Mme Tenasco.
« Nous sommes les gardiennes et gardiens du savoir en ce qui a trait à la façon dont les établissements doivent offrir leurs services aux personnes autochtones. … On nous a accordé de nombreuses occasions d’exprimer nos réflexions, nos opinions et nos voix », affirme-t-elle.
Cet aspect est particulièrement important, car les contributions de ce genre constituent un élément essentiel du processus de réconciliation, dans le cadre duquel les établissements s’efforcent de renouer de bonnes relations avec les peuples autochtones. La rafle des années soixante, les « hôpitaux indiens », les pensionnats canadiens, et même les écoles provinciales ont donné lieu à la souffrance et aux difficultés de plusieurs générations de personnes inuites, métisses ou des Premières Nations.
Mme Tenasco affirme que les séances de mobilisation contribuent à la renaissance des langues et des cultures autochtones et accordent de la valeur à ces dernières, en plus de donner l’occasion aux autochtones de renouer avec leurs cultures et leurs traditions.
« Ce processus met simplement en lumière des périodes plutôt sombres de notre histoire, mais le fait que nous allons collaborer et faire plus et mieux pour soutenir les peuples autochtones est d’une importance cruciale », souligne Mme Tenasco.
Les séances de mobilisation avec les communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis du Canada, notamment auprès de la communauté autochtone urbaine d’Ottawa et d’autres régions plus éloignées, délaisseront la conception du bâtiment du centre de traitement intégré pour se concentrer sur la mise en œuvre de son modèle de soins, qui comprend la prestation de soins coordonnés axés sur la personneafin d’offrir la meilleure vie possible à chaque enfant, jeune et famille qui bénéficie des services du CHEO.
Ces séances font également partie de l’engagement plus vaste du CHEO à l’égard des mesures en matière de santé énoncées dans les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada.
Le CHEO travaille également à la création d’un cadre de mobilisation des Premières Nations, des Inuits et des Métis qui aidera l’ensemble du CHEO à établir une approche cohérente et durable afin d’entretenir des rapports réciproques et respectueux avec les Premières Nations.