Recommandations générales pour réduire la sédentarité à l’école
OTTAWA, Canada – [5 avril 2022] – Le Sedentary Behaviour Research Network (SBRN), en association avec l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard et l’Institut de recherche du CHEO, a publié dans un rapport international des recommandations visant à lutter contre la sédentarité des enfants et des jeunes à l’école, exacerbée par les restrictions sanitaires durant la pandémie de COVID-19.
Intitulé International School-Related Sedentary Behaviour Recommendations for Children and Youth, le rapport est le premier au monde à aborder cette question précise. Il renferme des informations et des conseils à l’intention des élèves, du personnel enseignant et de l’administration scolaire, des responsables politiques, des parents, tutrices et tuteurs, du personnel soignant, des médecins et des autres personnes travaillant dans le système de la santé, pour promouvoir la santé et le mieux-être des élèves.
« Les longues périodes de sédentarité, particulièrement devant un écran, nuisent à la santé et aux résultats scolaires des enfants et des jeunes, affirme Travis Saunders, auteur principal des recommandations et professeur agrégé en sciences humaines appliquées à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard. À l’école, les élèves passent le plus clair de leur temps assis, sans compter le temps passé devant des écrans, qui a augmenté depuis le début de la pandémie. Ces recommandations factuelles et ces conseils pratiques pour réduire la sédentarité à l’école et à l’heure des devoirs arrivent à point nommé. »
En effet, il y a deux ans, la COVID-19 contraignait les enfants et les jeunes du monde entier à s’asseoir devant un écran pour leur apprentissage et leur divertissement. Les activités sédentaires, c’est-à-dire le temps d’éveil consacré à des activités en position assise ou allongée, qui consomment donc très peu d’énergie, ont accaparé une grande partie de leurs journées. L’Organisation mondiale de la Santé et de nombreux pays, dont le Canada, ont élaboré des lignes directrices en vue de réduire les effets néfastes de la sédentarité sur la santé. Cependant, celles-ci portent sur l’ensemble des activités sédentaires et la consommation de contenu de divertissement à l’écran. Il n’existait à ce jour aucun ensemble de recommandations factuelles s’appliquant expressément à la sédentarité dans un cadre scolaire (en classe et pendant les devoirs).
Même avant la pandémie, la majorité des enfants ne respectaient pas les directives de santé publique sur les activités sédentaires et devant l’écran, souligne le professeur Saunders.
Le SBNR a confié à un groupe international de spécialistes la rédaction d’une première version des recommandations, qui ont été finalisées à la suite de consultations avec 148 parties intéressées de 23 pays. Le processus détaillé d’élaboration des recommandations a été publié aujourd’hui dans l’International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity (https://ijbnpa.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12966-022-01259-3). Les recommandations ont été traduites en plusieurs langues (allemand, arabe, chinois, croate, espagnol, français, inuktitut, néerlandais, népalais, norvégien, portugais, russe, slovène, swahili et vietnamien). Toutes ces versions sont publiées dans le site Web du SBRN.
Recommandations du SBRN
Pour améliorer la santé des élèves, voici quelques règles à suivre :
- Prévoir des périodes entre les activités sédentaires consacrées à des activités physiques libres ou animées :
- au moins toutes les demi-heures pour les 5 à 11 ans;
- au moins toutes les heures pour les 12 à 18 ans;
- en variant l’intensité et la durée (station debout, étirement du dos, changement de salle de classe, leçons et pauses actives, etc.).
- Pendant les devoirs, dans la mesure du possible, exécuter différents types de mouvements (des activités physiques légères qui mobilisent certaines parties du corps, et d’autres plus vigoureuses qui exigent un plus grand effort physique) et limiter le travail en position assise à 10 minutes par jour, par niveau scolaire. Ainsi, dans le système scolaire canadien, on comptera 10 minutes pour les élèves de première année et 60 minutes pour les élèves de sixième année.
- Qu’elles aient lieu en classe ou à la maison, les activités devant l’écran doivent être justifiées, servir un objectif pédagogique en améliorant l’apprentissage par rapport à d’autres méthodes, et stimuler l’activité mentale ou physique. Si le travail à l’écran a une raison d’être :
- en limiter la durée, surtout pour les 5 à 11 ans;
- prévoir des pauses au moins toutes les demi-heures;
- dissuader les élèves de papillonner sur le Web pendant les travaux, en classe comme à la maison;
- éviter les écrans au moins une heure avant le coucher.
- Remplacer les activités d’apprentissage sédentaires par des activités d’apprentissage en mouvement (y compris en position debout) et éliminer le travail à l’écran au profit d’activités plus physiques (donner les cours en plein air, par exemple).
« Par ces recommandations, nous espérons réduire les effets néfastes de la sédentarité sur la santé des élèves, commente Mark Tremblay, président du SBRN, chercheur principal à l’Institut de recherche du CHEO et professeur en pédiatrie à l’Université d’Ottawa. L’édition 2020 du Bulletin de l’activité physique chez les enfants et les jeunes de ParticipACTION donnait seulement un D+ aux enfants et aux jeunes canadiens pour leur sédentarité, que la crise sanitaire a encore aggravée. À la lumière des recommandations, les écoles pourront contribuer à renverser la vapeur. »
« Nous espérons que ces recommandations aideront les directions d’écoles, le personnel enseignant, les parents et les élèves à limiter les activités sédentaires et devant un écran qui n’ont pas d’utilité, conclut Melanie Davis, directrice générale d’Éducation et santé physique Canada, qui a participé à l’élaboration des recommandations. Nous devons unir nos efforts pour stimuler l’activité physique chez les enfants et les jeunes. »
References:
Saunders et al. International School-Related Sedentary Behaviour Recommendations for Children and Youth. International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity
https://ijbnpa.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12966-022-01259-3
Kuzik et al. School-Related Sedentary Behaviours and Indicators of Health and Well-Being Among Children and Youth: A Systematic Review. International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity
https://ijbnpa.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12966-022-01258-4
Quelques mots sur l’Institut de recherche du CHEO
L’Institut de recherche du CHEO, affilié à l’Université d’Ottawa, coordonne les activités de recherche au CHEO. Ses trois programmes de recherche comprennent la biomédecine moléculaire, les technologies de la santé et l’application des données probantes à la pratique médicale. Ses principaux domaines de recherche sont le cancer, le diabète, l’obésité, la santé mentale, la médecine d’urgence, la santé musculo-squelettique, les renseignements électroniques sur la santé et la protection des renseignements personnels, ainsi que la génétique des maladies rares. Les avancées réalisées aujourd’hui par l’Institut serviront à améliorer la santé des enfants de demain.