Un retour précoce à l’école est associé à de meilleurs résultats après une commotion cérébrale
OTTAWA, Canada - Le 20 janvier 2023 - Contrairement à la croyance populaire, se reposer avant de retourner l’école n’est peut-être pas toujours la meilleure approche suite à une commotion cérébrale, une nouvelle étude publiée dans JAMA Network Open. En fait, un retour précoce à l’école est associé des symptômes moindres après avoir subi une commotion cérébrale et, en fin de compte, un rétablissement plus rapide.
« En tant que médecin pédiatrique d’urgence qui traite des centaines de jeunes avec des symptômes nouveaux et persistants de commotion. Je vois beaucoup trop d’enfants qui doivent éviter l’école jusqu’à ce qu’ils ne présentent pas de symptômes, ce qui peut causer plus de mal et retarder le processus de guérison. Les résultats de cette étude montrent clairement qu’un retour précoce à l’école est associé à de meilleurs résultats », a déclaré le Dr Roger Zemek, scientifique principal à l’Institut de recherche du CHEO, professeur et titulaire d’une chaire de recherche clinique en commotion pédiatrique à l’Université d’Ottawa et auteur principal de l’étude.
Les résultats proviennent de la plus importante étude prospective de cohorte de commotion cérébrale pédiatrique avec plus de 3 000 jeunes âgés de 5 à 18 ans dans neuf services d’urgence pédiatrique au Canada au sein du réseau de Recherche en urgence pédiatrique Canada (PERC) et ont été dirigés par le Dr Zemek à titre de chercheur principal à l’Institut de recherche CHEO. Dans la présente à l’étude, les chercheurs ont examiné 1 600 jeunes et comparé ces 1 600 jeunes qui sont retournés à l’école tôt (moins de deux jours) par rapport à plus tard, tout en tenant compte des facteurs qui peuvent influer sur le moment de la décision de retourner à l’école (y compris les symptômes, les commotions antérieures, etc.). Les auteurs ont découvert qu’un retour précoce à l’école dans les deux jours était associé à un meilleur rétablissement dans les deux semaines suivant la commotion cérébrale chez les jeunes âgés de 8 à 18 ans, et que l’avantage connexe était en fait plus grand chez les jeunes qui étaient les plus symptomatiques.
« Cette étude montre que les enfants devraient faire tout leur possible pour retourner à l’école même s’ils éprouvent encore des symptômes, car cela les aidera à se rétablir. Les cliniciens peuvent informer en toute confiance les familles que, bien qu’il soit normal de manquer quelques jours d’école, une absence prolongée peut être plus nocive. Avec de bonnes stratégies de gestion des symptômes, le soutien scolaire avec des aménagements, rapidement retourner à l’école est la meilleure approche » a déclaré le Dr Zemek, qui co-dirige lignes directrices évolutives pour le diagnostic et la gestion des commotions cérébrales en pédiatrie, qui fournit aux professionnels de la santé qui diagnostiquent et gèrent les enfants et les jeunes avec des commotions avec des recommandations et des outils cliniques fondés sur des preuves à jour.
Les résultats de l’étude suggèrent qu’il pourrait y avoir un mécanisme d’avantage thérapeutique pour le retour rapide à l’école. Cela pourrait être dû :
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à un retour rapide de la socialisation (en évitant les effets de l’isolement);
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à une réduction du stress de ne pas manquer trop d’école;
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au fait de maintenir ou revenir à un horaire normal de sommeil/réveil;
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revenir plus tôt à une activité physique légère à modérée sécuritaire (ce qui est également conforme aux recherches antérieures menées par l’Institut de recherche du CHEO.
Étant donné la multitude d’autres facteurs qui peuvent influer sur le retour à l’école d’un enfant après une commotion cérébrale, y compris la gravité de la blessure, les symptômes spécifiques et les facteurs avant la blessure, il a fallu un échantillon de grande taille et une approche statistique complexe. Les futurs essais cliniques et la recherche peuvent aider à déterminer comment chaque individu peut atteindre son propre moment optimal pour retourner à l’école après une commotion cérébrale.
Cette étude a été financée en partie par les Instituts de recherche en santé du Canada.
Référence : Christopher G. Vaughan, D.Psy; Andrée-Anne Ledoux, Ph.D. Maegan D. Sady, Ph.D.; Ken Tang, Ph.D. Keith Owen Yeates, Ph.D. Gurinder Sangha, M. D.; Martin H. Osmond, M. D.; Stephen B. Freedman, M. D.; Jocelyn Gravel, M. D.; Isabelle Gagnon, M. D.; William Craig, M. D.; Emma Burns, M. D.; Kathy Boutis, M. D.; Darcy Beer, M. D.; Gerard Gioia, Ph.D. Roger Zemek, M. D.; pour l’équipe de commotion PERC 5P. Association Between Early Return to School Following Acute Concussion and Symptom Burden at 2 Weeks Postinjury, JAMA Network Open. 2023; 6(1): e2251839. doi : 10.1001/jamanetworkopen.2022.51839
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Quelques mots sur l’Institut de recherche du CHEO
L’Institut de recherche du CHEO, affilié à l’Université d’Ottawa, coordonne les activités de recherche au CHEO. Ses trois programmes de recherche comprennent la biomédecine moléculaire, les technologies de la santé et l’application des données probantes à la pratique médicale. Ses principaux domaines de recherche sont le cancer, le diabète, l’obésité, la santé mentale, la médecine d’urgence, la santé musculo-squelettique, les renseignements électroniques sur la santé et la protection des renseignements personnels, ainsi que la génétique des maladies rares. Les avancées réalisées aujourd’hui par l’Institut serviront à améliorer la santé des enfants de demain.