Tracer une nouvelle voie : l’histoire de cancer infantile de Nathan et sa contribution au CHEO
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Lorsque Nathan Adolphe n’était qu’un tout-petit, on lui a diagnostiqué un rhabdomyosarcome, un cancer rare des tissus mous qui attaque les muscles squelettiques. Après deux ans de traitement, il est entré en rémission à l’âge de quatre ans.
Même si Nathan était trop jeune pour se souvenir des traitements épuisants, le CHEO est demeuré une constante dans sa vie en raison des rendez-vous annuels de suivi dans le cadre du Programme d’oncologie.
« Le fait d’avoir le cancer pendant l’enfance ne s’arrête pas lorsque le traitement prend fin, déclare M. Adolphe. Il y a des effets durables qui nécessitent un suivi continu, ce qui t’oblige à revenir constamment à l’hôpital. Le parcours se poursuit longtemps après la fin du traitement. »
Au fil des ans, ces visites ont aidé M. Adolphe à nouer des liens solides avec l’équipe de soins de santé du CHEO, ce qui l’a finalement inspiré à poursuivre une carrière à l’hôpital.
Les cancers infantiles au Canada
Chaque année, 880 enfants de moins de 15 ans en moyenne reçoivent un diagnostic de cancer au Canada et une centaine d’entre eux sont traités au CHEO. Chez les enfants canadiens, la leucémie est le type de cancer le plus fréquent, suivie des cancers du cerveau et du système nerveux.
La bonne nouvelle, c’est que les taux de survie sont en hausse. Plus de 86 p. 100 des enfants survivent à un diagnostic de cancer après cinq ans, et ce pourcentage devrait augmenter avec la mise au point de nouveaux traitements.
Alors que le CHEO souligne la Journée internationale du cancer de l’enfant le 15 février, M. Adolphe insiste sur l’importance d’un système de soutien solide. Le cancer, dit-il, ne touche pas seulement le patient, mais toute sa famille.
« Il n’est pas seulement question de médecins, d’hôpital ou de traitement; il s’agit plutôt un effort communautaire », affirme-t-il. La présence de beaucoup de gens est nécessaire. Que vous soyez un voisin, un ami de la famille ou un membre de la collectivité, le soutien que vous apportez fait toute la différence. »
Trouver un objectif au-delà du cancer
M. Adolphe a commencé à travailler au CHEO en 2018, d’abord comme photographe au service des communications, puis comme assistant de recherche à l’unité médicale de jour, avant d’intégrer son poste actuel de gestionnaire de données en oncologie.
Le travail que M. Adolphe accomplit aujourd’hui est profondément lié au lieu qui lui a déjà sauvé la vie. En tant que gestionnaire de données en oncologie, il suit et gère l’information sur les enfants qui reçoivent un traitement contre le cancer au CHEO. Son travail contribue aux efforts de recherche partout en Ontario, car il aide les médecins à acquérir de nouvelles connaissances sur les cancers infantiles.
Mais tout en étant fier de son travail, M. Adolphe est également conscient du rôle que le cancer a joué pour façonner son identité.
« Je travaille depuis longtemps à l’Unité médicale de jour et j’en suis très fier, déclare-t-il. Cependant, je ne veux pas que le cancer soit un thème déterminant dans ma vie. Beaucoup de gens me voient comme le gars qui a eu le cancer quand il était enfant. Je veux explorer d’autres aspects de moi-même. »
Cette prise de conscience a amené M. Adolphe à s’engager dans une nouvelle voie. Alors qu’il suit sa dernière année à l’Université Carleton avant l’obtention de son diplôme en travail social, il espère réorienter sa carrière au CHEO vers un autre rôle : celui de travailleur social. Son expérience personnelle, croit-il, lui donne une capacité distinctive d’établir des liens avec de jeunes patients.
« Je reconnais que j’ai une perspective particulière qui pourrait aider beaucoup de gens, déclare M. Adolphe. Cela me donne la possibilité de répondre de façon plus empathique à certaines personnes et de leur dire : « Je vois ce que tu vis, et je comprends ta situation. »
M. Adolphe se confie souvent aux patients et à leur famille, en leur dévoilant certains aspects de son propre parcours lorsqu’il estime que cela pourrait leur être utile.
« En tant qu’assistant de recherche, je m’adressais aux patients et aux familles pour leur expliquer les études que nous faisions à la clinique, dit-il. Selon la personne à qui j’avais affaire, je lui parlais un peu de moi en leur disant que j’étais à leur place quand j’étais enfant et que je travaille ici à présent. Certains enfants ont vraiment aimé ça. »
Alors que M. Adolphe commence à se redéfinir au-delà de son expérience du cancer, une chose reste certaine : il restera enraciné – émotionnellement et physiquement – au CHEO.
« J’ai choisi de transformer mon expérience en possibilités afin d’y trouver un sens, dit-il. Les gens grandissent et changent constamment. Différentes choses deviennent importantes à différents stades de la vie. En ce qui me concerne, c’est la prochaine étape. »
Le CHEO est composé de personnes inspirantes comme Nathan. Rejoins-nous.