Étude révèle que les enfants représentent un vecteur de transmission de la COVID-19 à la maison
OTTAWA, Canada – 12 avril 2022 – Une étude publiée aujourd’hui révèle que le SARS-CoV-2 (COVID-19) se propage largement dans les foyers et que les enfants en sont un vecteur de transmission important. Pendant la période à l’étude, près de 50 % des membres d’un même foyer ont attrapé la COVID-19 de la première personne à l’avoir eue. Bien que les enfants transmettaient moins le virus que les adultes, les uns étaient tout aussi susceptibles que les autres d’être infectés par la première personne ayant contracté la maladie.
L’étude de surveillance intitulée « Household transmission of SARS-CoV-2 from unvaccinated asymptomatic and symptomatic household members with confirmed SARS-CoV-2 infection », publiée dans le CMAJ Open (Journal de l’Association médicale canadienne), qui s’est déroulée entre septembre 2020 et mars 2021, portait sur 695 personnes venant de 180 foyers ottaviens. L’équipe de recherche s’est intéressée aux foyers comptant au moins un enfant, et dont au moins un des membres avait eu une infection confirmée à la COVID-19.
« Notre étude a été menée alors que le virus était moins contagieux et que les restrictions sanitaires étaient bien en place, et nous sommes tout de même arrivés à un taux de transmission de 50 % au sein des foyers. Dans la situation actuelle, où le variant de COVID-19 est extrêmement transmissible et où la majorité des restrictions sanitaires sont levées, on peut affirmer sans risquer de se tromper que le taux de transmission est plus élevé, même si le taux de vaccination est plus élevé », précise la Dre Maala Bhatt, pédiatre urgentologue, chercheuse et directrice de la recherche à la division de médecine d’urgence de l’Institut de recherche du CHEO. « Je sais que plusieurs personnes veulent “vivre avec le virus” et abandonner toutes les mesures de protection mises en place par la santé publique, mais il est important de penser au risque élevé de transmission du virus dans des espaces intérieurs clos, comme les écoles. Les personnes les plus vulnérables et les jeunes enfants qui ne sont toujours pas admissibles au vaccin demeurent à risque d’infection. »
Le nombre de cas de COVID-19 augmente dans l’Est de l’Ontario, les niveaux de COVID-19 détectés dans les eaux usées d’Ottawa atteignent des records, et le taux de positivité dans la région est déjà élevé, selon les bureaux régionaux de santé publique. Depuis quelques semaines, le nombre d’admissions de malades de la COVID-19 au CHEO commence à s’approcher de ceux enregistrés en janvier et au début de février. Les trois quarts des enfants admis au CHEO avec la COVID-19 l’ont été pendant la vague Omicron. Depuis le début du mois de janvier, une visite sur trois à l’urgence – sur environ 4 900 visites mensuelles – avait à voir avec des symptômes liés à la COVID-19.
L’étude postulait que les enfants agiraient comme de « grands vecteurs de transmission au sein des foyers avec l’émergence de variants plus contagieux ». Les enfants ont également un « grand potentiel de transmission » dans des milieux comme les écoles et les garderies, où ils se réunissent à l’intérieur pendant de longues périodes, d’autant que le masque n’est plus obligatoire dans certaines régions.
« Nous avons de la chance : les hôpitaux ne sont pas submergés actuellement, mais les urgences le sont, et les taux de positivité sont à la hausse, même chez les enfants », souligne la Dre Bhatt, auteure principale de l’étude et professeure agrégée en pédiatrie à l’Université d’Ottawa. « Nous continuons d’en apprendre sur la COVID-19 et ses effets potentiels à long terme sur la santé, et nous n’en savons toujours pas suffisamment sur la durée de l’immunité; ces questions font toujours l’objet de recherches. Puisque la transmission au sein des foyers et dans la communauté demeure importante, il est primordial de continuer de se protéger et de protéger les autres : porter un masque à l’intérieur, se laver les mains, recevoir toutes les doses de vaccin auxquelles on est admissible, rester à la maison si on est malade et limiter les contacts étroits. »
Cette étude a été rendue possible grâce à la participation des familles ottaviennes, au laboratoire du professeur de l’Université d’Ottawa Marc-André Langlois, directeur général de CoVaRR-Net, et au financement du Fonds ontarien de recherche pour l’intervention rapide contre la COVID-19, de la Fondation PSI et du Fonds d’innovation CHAMO.
Référence
Maala Bhatt, M.D., M.Sc., Amy C. Plint, M.D., M.Sc., Ken Tang, Ph.D., Richard Malley, M.D., Anne Pham Huy, M.D., Candice McGahern, B.A., Jennifer Dawson, Ph.D., Martin Pelchat, Ph.D., Lauren Dawson, M.Sc., Terry Varshney, M.D., Corey Arnold, Ph.D., Yannick Galipeau, B.Sc., Michael Austin, M.D., Nisha Thampi, M.D., Fuad Alnaji, M.D., Marc-André Langlois, Ph.D., Roger L. Zemek, M.D. « Household transmission of SARS-CoV-2 from unvaccinated asymptomatic and symptomatic household members with confirmed SARS-CoV-2 infection: an antibody-surveillance study ». CMAJ Open, 12 avril 2022. DOI :10.9778/cmajo.20220026
Personne-ressource pour les médias
Jennifer Ruff
Gestionnaire des communications
Institut de recherche de CHEO
(613) 261-3979
jruff@cheo.on.ca
Quelques mots sur l’Institut de recherche du CHEO
L’Institut de recherche du CHEO, affilié à l’Université d’Ottawa, coordonne les activités de recherche au CHEO. Ses trois programmes de recherche comprennent la biomédecine moléculaire, les technologies de la santé et l’application des données probantes à la pratique médicale. Ses principaux domaines de recherche sont le cancer, le diabète, l’obésité, la santé mentale, la médecine d’urgence, la santé musculo-squelettique, les renseignements électroniques sur la santé et la protection des renseignements personnels, ainsi que la génétique des maladies rares. Les avancées réalisées aujourd’hui par l’Institut serviront à améliorer la santé des enfants de demain.