Cannabis-related emergency department visits by youth increased 5 fold in Ontario from 2003 to 2017
OTTAWA (Canada) – Le 8 février 2022 – Le nombre de visites aux services des urgences et d’hospitalisations subséquentes motivées par le cannabis chez les adolescents et les jeunes adultes de l’Ontario a plus de quintuplé de 2003 à 2017, selon une nouvelle étude menée par l’Institut de recherche de CHEO.
L’étude intitulée « Cannabis-related emergency department visits by youths and their outcomes in Ontario : a trend analysis », qui a été publiée sur CMAJ Open (le Journal de l’Association médicale canadienne), souligne un important problème émergent de santé publique et une tendance qui ne fait que persister et s’accélérer.
« Il est préoccupant de voir une augmentation aussi drastique de visites pédiatriques au service des urgences pour des incidents liés au cannabis », indique l’auteure principale de l’étude, la Dre Melanie Bechard, qui est chercheuse et médecin du Service des urgences à CHEO, un centre de soins de santé et de recherches pédiatriques d’Ottawa. « Les causes sociales qui expliquent cette augmentation ne figurent pas aux données utilisées dans le cadre de cette étude, mais l’augmentation importante de visites doit servir d’avertissement pour les familles et les médecins. Il faudra plus de recherches pour déterminer les causes de cette augmentation et les conséquences qu’auront ces visites liées au cannabis sur la santé et la vie sociale de ces jeunes. »
L’étude a examiné plus de 14,5 millions de dossiers administratifs détaillant les visites aux services des urgences de l’Ontario, de 2003 à 2017. Les chercheurs ont déterminé que le taux de jeunes visitant les services des urgences pour des incidents liés au cannabis a augmenté. On a également observé une augmentation de la gravité médicale de ces visites, ainsi qu’une augmentation des taux d’admission à l’hôpital chez les patients intoxiqués au cannabis visitant les services des urgences.
« Il est important d’être conscients qu’il y avait une augmentation du nombre de jeunes visitant les services des urgences pour des incidents liés au cannabis avant même la légalisation du cannabis récréatif en 2018 pour les adultes âgés de 18 ans et plus au Canada. Ces taux pourraient continuer d’augmenter après la légalisation, notamment avec l’apparition de produits comestibles de cannabis à travers le Canada, comme du chocolat et des bonbons gélifiés », affirme la Dre Bechard, qui est professeure adjointe au Département de pédiatrie à l’Université d’Ottawa. « Nous suggérons aux cliniciens des services des urgences de maintenir un indice de suspicion élevé par rapport à l’exposition au cannabis des jeunes se présentant aux services des urgences. Supposons qu’un jeune se présente avec des symptômes inexpliqués d’agitation ou d’altération de la conscience; le médecin devrait explorer la possibilité que le jeune ait été exposé au cannabis au début de la visite. »
L’étude n’a pas cherché à expliquer cette augmentation des visites aux services des urgences motivées par le cannabis. L’objectif était de fournir un aperçu d’un problème de santé publique émergent qui devra faire l’objet d’examens et de recherches plus approfondies. Une explication possible de cette augmentation des visites aux services des urgences motivées par le cannabis serait que les médecins sont peut-être plus à l’affût de l’usage du cannabis et de sa prévalence. On compte parmi les autres explications la possibilité que certains jeunes consomment des produits de cannabis plus puissants, ou qu’ils les consomment à l’aide de modes d’administration plus efficaces, comme ce serait le cas d’une consommation par vapotage, qui administre à son utilisateur une grande dose de cannabis rapidement.
« Une étude récente montre une augmentation du taux d’empoisonnement au cannabis chez les jeunes enfants de moins de 10 ans au Canada. Cette étude, conjointement à la nôtre, vient marteler le fait que les parents doivent être conscients des risques associés à la consommation du cannabis chez les jeunes, pour qu’ils puissent entreposer et verrouiller adéquatement les produits de cannabis qu’ils ont à la maison », avise la Dre Bechard.
Cette étude a été financée dans le cadre d’un contrat avec l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), avec l’appui de l’ICES, qui a révisé le plan d’étude pour la création du jeu de données et l’analyse des données.
Référence : Melanie Bechard (M.D.), Paula Cloutier (M.A.), Isac Lima (Ph. D.), Mina Salamatmanesh (M.S.), Roger Zemek (M.D.), Maala Bhatt (M.D., M.Sc.), Sinthuja Suntharalingam (M.D.), Paul Kurdyak (M.D. Ph. D.), Melissa Baker (Ph. D.), William Gardner (Ph. D.). Cannabis-related emergency department visits by youths and their outcomes in Ontario: a trend analysis, CMAJ Open. Publié en ligne le 8 février 2022. doi :10.9778/cmajo.20210142.
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