Succès de CHEO au dernier concours de subventions de projets des IRSC
Ottawa — 11 mars 2021 — Les Instituts de recherche en santé du Canada ont accordé aux chercheurs de CHEO plus de 1,2 million de dollars dans le cadre du concours de subventions de projet de l’automne 2020, afin de soutenir les découvertes qui contribuent à offrir la meilleure vie possible à tous les enfants et tous les adolescents.
CHEO célèbre les réalisations de ses chercheurs, dont quatre ont été financés avec succès sur les sept demandes soumises lors du dernier concours de subventions de projet des IRSC. Ces fonds permettront aux équipes de recherche de réaliser des progrès importants dans leurs recherches dans des domaines tels que l’anaphylaxie, la santé mentale, le vapotage et le poids gestationnel pendant la grossesse. Les demandes des docteurs Waleed Alqurashi et Gary Goldfield se sont classées première et deuxième dans leurs panels respectifs. Les docteurs Daniel Corsi et Yanfang (Mary) Guo ont été reconnus comme chercheurs en début de carrière.
« Félicitations à nos chercheurs et à leurs équipes », a déclaré le Dr Jason Berman, vice-président de la recherche à CHEO, et président-directeur général et directeur scientifique de l’Institut de recherche de CHEO. « Nous sommes très fiers de leurs réalisations et nous avons hâte de voir l’impact que leur travail aura sur les enfants, les adolescents et les familles que nous servons à CHEO. »
Nos 4 lauréats et leurs projets
Le Dr Waleed Alqurashi (Co-CP : Amy Plint, CHEO ; Marcus S Shaker, Centre médical Dartmouth-Hitchcock, Liban, É.-U.) a reçu 726 749 $ sur 3 ans pour le projet Réseau canadien d’anaphylaxie - Prévoir la récurrence après une présentation au service des urgences pour des réactions allergiques (CAN-PREPARE)
L’allergie alimentaire touche 50 % des ménages canadiens et jusqu’à 80 % des réactions allergiques graves chez les enfants sont déclenchées par la nourriture. Au Canada, toutes les 10 minutes environ, une personne se rend au service des urgences pour une réaction allergique d’origine alimentaire. En cas de réaction allergique, les directives de traitement recommandent que les enfants soient transportés en ambulance au service des urgences pour y être observés, même si les symptômes sont légers ou ont cessé. La nécessité d’une observation au service des urgences se justifie par le fait que certains patients risquent de présenter des réactions retardées qui peuvent mettre leur vie en danger. La réaction allergique retardée consiste en un retour des symptômes après une période au cours de laquelle les patients semblent se remettre de la première réaction avec succès. Malheureusement, les données de recherche sur la fréquence, le moment, la gravité et les prédicteurs des réactions allergiques retardées sont très limitées. Par conséquent, de nombreux enfants sont également admis à l’hôpital ou observés au service des urgences pendant de longues heures afin d’augmenter les chances de détecter les réactions retardées. Les familles canadiennes ont décrit des sentiments d’ambiguïté quant à la gravité d’une réaction et une hésitation à traiter avec de l’épinéphrine, et des perceptions selon lesquelles les visites au service des urgences impliquent souvent un long temps d’attente après le traitement. L’imprévisibilité des réactions et l’anticipation des visites au service des urgences peuvent avoir un impact psychosocial important sur les enfants et les personnes qui s’en occupent. En fait, des sondages menés auprès de familles canadiennes ont montré que près de la moitié des répondants ont décrit leur niveau d’anxiété comme étant de 8 sur 10 ou plus. L’objectif principal de cette étude est de déterminer quelle combinaison de facteurs de risque permet d’identifier les enfants ayant des réactions allergiques qui risquent de développer des réactions tardives. À partir de ces connaissances, nous pouvons élaborer des directives appropriées afin que les enfants à haut risque soient surveillés de manière adéquate et que ceux qui ne présentent aucun risque ou un risque faible puissent être libérés du service des urgences une fois qu’ils sont devenus asymptomatiques. Ces directives seront très bénéfiques pour notre communauté et pour le système de santé.
Le Dr Gary Goldfield (Co-CP : Christopher G Davis, Université de Carleton) a reçu 340 424 $ sur 4 ans pour le projet Effets de la réduction de l’utilisation des médias sociaux sur la détresse émotionnelle des jeunes
L’anxiété et la dépression touchent un grand nombre de jeunes. L’utilisation des médias sociaux (UMS) est également répandue chez les jeunes. Ceci est préoccupant étant donné que la forte utilisation des médias sociaux est liée à des sentiments d’anxiété, de dépression et de solitude, qui peuvent être causés par des comparaisons sociales défavorables qui naissent de l’UMS. Une étude réalisée chez les adultes a montré que la réduction de l’utilisation des médias sociaux entraînait une baisse de la détresse émotionnelle, mais aucune étude n’a été réalisée chez les jeunes. Cette étude permettra de vérifier si la réduction de l’utilisation des médias sociaux est un moyen efficace de réduire les sentiments d’anxiété, de dépression et d’autres symptômes chez les jeunes qui souffrent déjà de détresse émotionnelle. Nous examinerons également si des facteurs comme le genre ou les comparaisons sociales ont un impact sur la détresse émotionnelle. Nous prévoyons de recruter 216 jeunes âgés de 12 à 17 ans qui sont sur la liste d’attente des services de santé mentale externes d’un hôpital pour enfants local. Chaque participant aura une même chance (à pile ou face) d’être mis dans un groupe d’intervention (108 jeunes) ou dans un groupe de contrôle (108 jeunes). Le groupe d’intervention recevra un document éducatif sur les conseils visant à réduire l’UMS et sera tenu de limiter l’UMS à une heure par jour. Les participants du groupe de contrôle recevront le même document éducatif, mais aucune limite ne sera imposée à leur UMS. Tous les participants surveilleront leur UMS quotidiennement sur leur téléphone intelligent et nous enverront des captures d’écran de leur utilisation quotidienne. Nous mesurerons les symptômes de détresse émotionnelle des participants à l’aide de questionnaires qui seront remplis avant le programme, après 4 semaines d’intervention et à nouveau après 8 et 12 semaines pour voir si les jeunes du groupe d’intervention présentent une réduction plus importante de leur détresse émotionnelle par rapport à ceux du groupe de contrôle. Cette étude pourrait être la première à montrer que la réduction de l’utilisation des médias sociaux est un moyen efficace de réduire la détresse émotionnelle dans un groupe vulnérable de jeunes en attente de services de santé mentale. Si cette étude est couronnée de succès, les résultats pourraient suggérer que la réduction de l’utilisation des médias sociaux devrait être incluse dans le traitement des jeunes en détresse.
Le Dr Daniel Corsi (Co-CP : Adam M Lippert, Université du Colorado, Denver) a reçu 100 000 $ pour un an dans le cadre d’une annonce de priorités (Santé publique et des populations - Chercheur en début de carrière) pour le projet Vapotage au Canada : Étude de la répartition géographique et des corrélats sociodémographiques de l’utilisation de la cigarette électronique
Le vapotage est-il courant chez les Canadiens ? L’utilisation de la cigarette électronique varie-t-elle selon les provinces et les communautés ? Quels sont les risques communautaires associés au vapotage ? Les taux de vapotage diffèrent-ils selon les régions avec des taux de pauvreté, d’inégalité et de tabagisme plus ou moins élevés ? Malgré la disponibilité de données permettant de répondre à ces questions, il existe de nombreuses lacunes en termes de connaissances sur le vapotage au sein des diverses communautés du Canada, en particulier chez les jeunes et les populations marginalisées. Les incohérences dans les politiques et les réglementations provinciales et territoriales relatives à la vente et à la commercialisation des produits de vapotage ont entraîné des variations considérables dans la géographie et les tendances de consommation de produits de vapotage dans les communautés canadiennes. La popularité et la disponibilité des cigarettes électroniques et autres produits de vapotage au Canada ont augmenté régulièrement au cours de la dernière décennie. Les augmentations ont été les plus notables dans les populations plus jeunes, ce qui est préoccupant étant donné que nous savons maintenant que le vapotage est associé à de nombreux risques importants pour la santé. Une meilleure compréhension des tendances régionales, démographiques et sociales associées au vapotage au Canada est essentielle pour aider à cibler les efforts de prévention et de réduction des risques, et pour réviser les politiques. Nous utiliserons les données existantes provenant de sondages nationaux sur la santé pour examiner les tendances en matière de vapotage au Canada et dans les communautés canadiennes, ainsi que l’impact des politiques et des réglementations sur le vapotage. À partir de nos conclusions, nous élaborerons un atlas de données en ligne détaillé sur l’utilisation des produits de vapotage au Canada pour que les fournisseurs de soins de santé, les planificateurs politiques, les chercheurs et le public s’en servent.
Le Dr Yanfang (Mary) Guo (co-CP : Darine El-Chaar, Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa) a reçu 75 000 $ pour un an dans le cadre d’une annonce de priorités (Analyse de données à l’aide de bases de données et de cohortes existantes) pour le projet Perte de poids gestationnelle chez les femmes obèses et risque d’effets périnataux indésirables : une étude de cohorte rétrospective basée sur la population
Actuellement, près de 20 % des femmes canadiennes commencent leur grossesse avec un IMC se situant dans la fourchette de l’obésité. Une prise de poids appropriée pendant la grossesse contribue à améliorer les résultats pour les mères et leurs bébés chez les femmes de tous les poids, y compris les femmes obèses. En raison des résultats limités et controversés des études actuelles, il n’existe pas d’adaptation des recommandations en matière de prise de poids pendant la grossesse en fonction de la gravité de l’obésité. Bien que la perte de poids pendant la grossesse ne soit pas recommandée, il a été démontré que 5 à 8 % des femmes obèses en général, et jusqu’à 15 % des femmes souffrant d’obésité extrême, ont déclaré avoir perdu du poids intentionnellement pendant leur grossesse. Étant donné qu’un essai clinique de perte de poids pendant la grossesse n’est pas éthique, une étude d’observation de haute qualité est grandement nécessaire pour explorer les dommages potentiels d’une perte de poids intentionnelle pendant la grossesse pour les mères et leurs bébés. Notre étude utilisera les données du registre des naissances de l’Ontario pour examiner l’impact de la perte de poids pendant la grossesse sur un large éventail de résultats négatifs pour la mère et le bébé chez les femmes obèses, réparties en classes d’obésité plus précises. Notre étude permettra de surmonter les limites des études précédentes et de combler les lacunes de la recherche en étudiant les effets dose-réponse de la perte de poids pendant la grossesse sur les résultats périnataux. Les résultats de l’étude serviront de base aux conseils prénataux, aideront à orienter la gestion du poids pendant la grossesse et amélioreront la qualité des soins pour les femmes obèses. L’étude actuelle fournira des preuves pertinentes et contemporaines des résultats périnataux à court terme sur la perte de poids intentionnelle pendant la grossesse chez les femmes obèses. Des recherches futures sont nécessaires pour créer des trajectoires optimales de prise de poids spécifiques aux femmes obèses, en fonction de la gravité de leur obésité.
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